
Dans un récent rapport du très respecté The Wall Street Journal, la société xAI, fondée par Elon Musk, serait au cœur d’une controverse majeure. Il est allégué que l’entreprise aurait sollicité de ses employés la fourniture de données biométriques sensibles, telles que des enregistrements vocaux et des scans faciaux. L’objectif avoué de cette démarche serait d’optimiser l’entraînement de son chatbot à l’esthétique d’anime, baptisé Ani. Cette pratique s’inscrirait dans le cadre d’un programme interne confidentiel, connu sous le nom de « Project Skippy ».
La demande d’xAI ne se serait pas limitée à une simple participation volontaire. Les employés désignés comme « tuteurs d’IA » auraient été priés de signer des accords de cession d’image et de voix, conférant à l’entreprise des droits étendus – globaux et perpétuels – pour utiliser, reproduire et distribuer leur identité numérique, le tout sans aucune compensation financière. Cette exigence a naturellement suscité des inquiétudes profondes parmi certains travailleurs, notamment en ce qui concerne les risques potentiels d’utilisation abusive sous forme de deepfake, ainsi que le ton ouvertement sexualisé attribué au chatbot Ani.
Le « Project Skippy » : Une Collecte de Données Biométriques Controversée
Le rapport détaille que les employés ayant manifesté un refus de participer à ce programme auraient été avertis que la transmission de ces données était considérée comme un requisito laboral, c’est-à-dire une exigence professionnelle directement liée à la mission d’xAI. Une partie du personnel aurait exprimé son malaise face à la conception d’Ani, certains la décrivant comme une « waifu digitale« . Ce chatbot Ani a été officiellement présenté en juillet, intégré au plan d’abonnement SuperGrok de X, facturé 30 dollars par mois.

Ani, la « Waifu Digitale » d’xAI : Entre Inspiration et Polémique
Dès son lancement, l’apparence d’Ani a rapidement engendré des comparaisons, notamment avec Misa Amane du célèbre manga Death Note, et avec la chanteuse Grimes, l’ex-partenaire d’Elon Musk. Peu de temps après, Grimes a dévoilé le clip vidéo de son titre “Artificial Angels”, dans lequel elle apparaît dansant aux côtés de l’avatar numérique. Cette coïncidence a fortement alimenté les spéculations selon lesquelles Ani pourrait avoir été directement inspirée par son image, ajoutant une couche supplémentaire à la complexité de cette affaire.
Réception et Perspectives d’Ani et Grok
Malgré les controverses, le lancement d’Ani a été particulièrement bien accueilli au Japon, où l’application Grok a enregistré une augmentation significative de ses téléchargements suite à son introduction. À ce jour, xAI n’a pas encore émis de déclaration officielle concernant ces accusations. Néanmoins, l’enquête du Journal suggère que le programme de collecte de données biométriques demeure un sujet de débat interne intense au sein de l’entreprise.
Face à ces révélations, une question essentielle se pose : pensez-vous que l’utilisation de données biométriques pour le développement d’assistants virtuels devrait être soumise à une réglementation plus stricte et à une transparence accrue pour protéger la vie privée des individus?