L’association japonaise CODA (Content Overseas Distribution Association), regroupant des géants tels que le Studio Ghibli, Square Enix et Bandai Namco, a adressé une lettre formelle à OpenAI. Cette missive demande l’arrêt immédiat de l’utilisation de contenus japonais pour l’entraînement de sa plateforme de génération de vidéo, Sora 2. Daté du 27 octobre 2025 et révélé par Variety, ce document marque une étape cruciale dans le débat sur les droits d’auteur et l’intelligence artificielle.

L’organisation accuse OpenAI de potentielle violation de droits d’auteur. En effet, elle estime que l’utilisation de contenus préexistants pour entraîner des modèles d’IA, produisant des résultats visuels similaires à des œuvres protégées, est problématique. Selon la déclaration de CODA, « une grande partie du contenu généré par Sora 2 s’apparente à du matériel japonais original », suggérant une reproduction non autorisée lors du processus d’apprentissage automatique.
La position intransigeante de Studio Ghibli face à l’IA
Depuis plusieurs années, le Studio Ghibli affiche une position particulièrement critique envers l’intelligence artificielle. En 2016 déjà, une déclaration du légendaire réalisateur Hayao Miyazaki avait fait le tour du monde. Il qualifiait alors cette technologie d’« insulte à la vie même » et manifestait un rejet catégorique de toute intégration d’algorithmes similaires dans ses œuvres. « Je suis complètement dégoûté. Si vous désirez créer des choses effrayantes, allez-y. Mais je n’utiliserais jamais cette technologie dans mon travail », avait-il affirmé avec force.

CODA remet en question les politiques d’utilisation des données d’OpenAI
La lettre de CODA s’attaque également à la politique d’« opt-in » promue par OpenAI. Cette approche autorise l’utilisation de matériaux et d’images de tiers, à moins que le détenteur des droits ne s’y oppose explicitement. Ce modèle a déjà suscité de vives controverses, notamment dans l’affaire impliquant Bryan Cranston et le syndicat SAG-AFTRA, qui avaient dénoncé la création de deepfakes sans consentement préalable. CODA soutient que cette pratique compromet l’intégrité de la création japonaise et réclame une révision urgente des méthodes d’entraînement de l’intelligence artificielle.
La question demeure : comment OpenAI réagira-t-il face à cette pression internationale croissante, menée par des piliers de l’industrie japonaise du divertissement ?