Un final d’anime est censé apporter une résolution, une catharsis. Pourtant, certaines séries ont choisi une voie radicalement opposée : un dénouement brutal, ambigu ou profondément déprimant. Ces œuvres ont osé défier les conventions, menant leurs personnages vers des tragédies extrêmes ou des situations de chaos absolu. Voici un tour d’horizon de 10 fins d’anime qui ont choqué les spectateurs par leur complexité émotionnelle, leur étrangeté ou leur nihilisme noir, redéfinissant la notion même de conclusion.
The End of Evangelion
Ce film culmine dans un torrent d’images surréalistes et horribles, surpassant l’atmosphère sombre de la série originale. Il se termine avec le Troisième Impact, où l’humanité fusionne en une conscience unique. Malgré le refus de Shinji de cette nouvelle existence, le final reste désolant : seuls Shinji et Asuka survivent sur une Terre dévastée, laissant planer une inquiétante ambigüité sur leur relation.
Platinum End
L’anime se conclut sur l’un des dénouements les plus nihilistes de la fiction. L’histoire suit la sélection d’un nouveau Dieu, mais le candidat choisi, Shuji Nakaumi, se suicide, accablé par le fardeau de sa position et la cruauté humaine. Son acte anéantit toute vie sur Terre. Un final brutalement inattendu et thématiquement dense.
Panty & Stocking with Garterbelt
Cette série est tristement célèbre pour l’une des fins les plus confuses, abruptes et déplacées. Alors que les sœurs anges s’efforcent de gagner leur place au Paradis, Stocking trahit Panty dans les derniers instants, la réduisant en morceaux et révélant qu’elle est en réalité un démon. Ce cliffhanger choquant est resté irrésolu pendant plus d’une décennie.
King’s Game
Cet anime est resté dans les mémoires pour le niveau de folie et d’absurdité atteint par sa conclusion. Le final révèle que la menace du « Roi » est un virus informatique/biologique qui cherche à anéantir l’humanité. Le dernier rebondissement est le plus cruel : les efforts et les sacrifices des protagonistes, y compris la dernière survivante, s’avèrent totalement vains, car le virus survit pour tourmenter la prochaine génération d’étudiants.
La Tombe des Lucioles
Considéré par beaucoup comme le film le plus triste jamais réalisé, ce chef-d’œuvre ne propose aucun soulagement narratif. Le spectateur est forcé de voir les jeunes frères Seita et Setsuko lutter pour survivre aux horreurs de la guerre du Pacifique. La mort inévitable de Setsuko, due à la maladie et à la malnutrition, suivie par celle de Seita, est un dénouement dévastateur et poignant qui met en lumière la souffrance infantile.
School Days
Cet anime possède l’une des fins les plus tristement célèbres. Après un drama adolescent relativement classique, le dernier épisode change de ton de manière abrupte avec le meurtre sanglant et grotesque de Makoto par Sekai, en raison de ses actes égoïstes. S’ensuit l’assassinat brutal de Sekai par Kotonoha, qui finit par bercer la tête coupée de Makoto. Un final inoubliable en raison de sa violence et de sa folie soudaine.
Fate/Zero
Son final est profondément déprimant et tragique. La récompense pour laquelle tous les personnages se sont battus, le Saint Graal, se révèle être une entité corrompue qui apporte la destruction massive. Deux des méchants les plus méprisables sortent complètement victorieux et libres, tandis que les rares personnages sympathiques, comme Saber et Kiritsugu, sont émotionnellement brisés par leurs erreurs et leurs pertes. Une fin sombre, mais nécessaire pour la chronologie de la franchise.
Fullmetal Alchemist (2003)
La version originale de l’anime propose une fin étrange, chaotique et désordonnée qui s’écarte complètement du manga. Dans les derniers épisodes, de nombreuses morts brutales surviennent, un personnage se révèle être le troisième frère Elric et, dans l’acte final, Edward voyage du monde d’Amestris au monde réel. La série se termine avec Edward piégé sur notre Terre et son frère atteint d’amnésie, un dénouement confus qui a nécessité un film de conclusion.
Devilman Crybaby
Considéré comme l’une des fins les plus sombres et brutales de l’histoire de l’anime. Après avoir été trahi par Satan (son meilleur ami, Ryo), Akira est assassiné, ce qui conduit à l’anéantissement total de l’humanité. La série culmine avec Satan agonisant de la perte de la seule personne qu’il ait jamais aimée, laissant un final complètement nihiliste et désolant.
Berserk (1997)
La série détruit tout ce qui a été établi dans les épisodes finaux avec l’infâme événement « L’Éclipse ». Ce final marque un changement de ton immédiat et absolu, montrant la trahison brutale de Griffith, qui sacrifie toute la Bande du Faucon pour devenir un démon. La scène est graphique et désespérante, laissant Guts mutilé et animé par un unique but : la vengeance. L’anime se termine sur un point qui le laisse comme un final choquant et désolant.
Ces dix titres démontrent que l’animation japonaise n’a pas peur d’explorer les limites de la douleur et de la terreur existentielle. Si de nombreux finales d’anime misent sur l’espoir et la résolution, ces cas se sont gravés dans la mémoire collective en offrant une conclusion qui, loin d’être satisfaisante, est inconfortable et parfaitement tragique. Ces dénouements servent de rappel du pouvoir narratif qui réside dans un final qui refuse d’offrir du réconfort et qui préfère la complexité du désespoir.
